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Pour visiter l'église
Tous les dimanches de juillet et août, des visites sont assurées par les bénévoles de l'AVET, entre 15h00 et 18h30, et toute l'année sur demande.
Durant les Journées du Patrimoine, des visites libres ou guidées sont également proposées.
Adresse postale
Courriel
Association des Amis de la Vieille Eglise de Thaon
Mairie de Thaon
14610 THAON
vieilleeglisedethaon@free.fr
Les fouilles archéologiques à l'église Saint-Pierre
Une décennie de fouilles et de découvertes
L' église en cours de fouille
(cliché : CRAHAM-INRAP – 2007).
Ce programme offre un cas d'étude d'un édifice religieux encore en élévation d'un grand intérêt, tant pour l'évolution du bâti et de ses liens avec la mise en place du réseau paroissial rural, que pour l'analyse anthropologique d'une population et l'évolution des modes funéraires à diverses périodes.
L' origine de l'église de Thaon est sans doute à rechercher dans l'existence sur le site d'une occupation antique matérialisée par plusieurs maçonneries appartenant à un ou plusieurs bâtiments et par la présence de mobilier résiduel, principalement représenté par des fragments de céramique des IIe – IIIe siècles et par quelques monnaies du iiie siècle. L'étude de cette occupation est à poursuivre avec le dégagement de nouvelles maçonneries et l'analyse des niveaux archéologiques qui s'y rattachent. Cette étude est essentielle pour permettre de déterminer le plan de cet établissement, sa fonction et son évolution, et pour comprendre également les liens qui existent avec la fondation de la première église au cours du très haut Moyen Age, notamment dans la continuité architecturale qui tend à se dessiner.
Plan général des structures et sépultures mises au jour à l'issue de la campagne 2007
(dessin : CRAHAM-INRAP – 2007).
Vestiges du chœur préroman et du chœur du XIe siècle
avec, au centre, la base de la colonne portant la table d'autel.
(cliché : CRAHAM-INRAP – 2006).
Vers la fin du VIIe siècle ou au tout début du VIIIe siècle, ce premier édifice est transformé avec l'élargissement de la nef et la construction d'un choeur de plan carré. Un autel est placé au-dessus de la tombe privilégiée et plusieurs inhumations en sarcophages sont effectuées à l'intérieur de l'église selon des rangées parfaitement définies situées de part et d'autre d'une clôture matérialisant la séparation entre le chœur liturgique réservé au clergé et la nef. La construction d'un sanctuaire au cours du ixe siècle complète l'organisation liturgique à l'est. Les inhumations à l'intérieur de l'église se poursuivent sauf dans l'espace sacré que constitue le sanctuaire. A l'extérieur, un secteur dévolue aux sépultures d'enfants et d'immature est cré é au chevet de l'église.
Denier anglais en argent attribué à Guillaume Ier (1066-1087)
et frappé à l'atelier de Leicester en 1086 et 1087
(cliché : CRAHAM – 2003).
La nouvelle église édifiée à la fin du premier tiers du XIIe siècle conserve également ces dispositions liturgiques, le sanctuaire étant décalé vers l'est dans la dernière travée du choeur rectangulaire. La nef, entièrement reconstruite, est élargie vers l'ouest et est dotée de bas-côtés permettant dorénavant l'organisation de procession à l'intérieur de l'édifice. C'est également à l'intérieur de l'église que des artisans fondeurs ont fabriqué une cloche dont les vestiges de deux moules viennent d'être mis au jour dans la nef.
Les modifications qui interviennent par la suite n'apportent pas de grand changement à l'édifice si ce n'est, à la fin du XVIIe siècle ou au tout début du XVIIIe siècle, la suppression des deux bas-côtés, puis, au cours du xviiie siècle, le rehaussement du niveau du sol intérieur et la transformation du portail occidental.
L' étude anthropologique
Pot à encens des XIIIe - XIVe siècles
(dessin : INRAP / cliché : CRAHAM).
Les données de terrain fournissent déjà un premier aperçu des pratiques funéraires existant à Thaon et témoignent d'une répartition différentielle des sépultures en fonction de critères d'âge ou de sexe. Divers modes d'inhumation ont été observés. La plupart des sépultures sont en cercueil de forme trapézoïdale, orientés ouest-est avec une décomposition du corps s'opérant le plus souvent en espace vide ou en espace semi-colmaté avec, parfois, la présence d'un linceul. Dans l'ensemble, les limites des cercueils sont facilement identifiables grâce à la présence de traces ligneuses, de restes de bois marquant le pourtour de la fosse, de nombreux clous restés en position et matérialisant le couvercle, les parois latérales ou le fond du cercueil. Quelques exemples d'assemblage chevillé ont pu également être mis en évidence.
Couverture en planches de bois assemblées de la sépulture 279
(Cliché : CRAHAM-INRAP – 2006).
La représentation sexuelle des individus selon les secteurs a montré une disparité entre le choeur, la travée sous clocher et la nef. Si les sépultures du choeur appartiennent majoritairement à des hommes, la nef montre actuellement un déséquilibre en faveur des femmes alors que la travée sous clocher reste en parité égale. Plusieurs lieux d'inhumations préférentiels ont également été identifiés dans la nef ou à l'extérieur de l'église et semblent être réservés à l'inhumation de très jeunes enfants ou d'adolescents : l'un correspond à plusieurs petites fosses de périnataux en contact direct avec le mur du portail ouest, un autre se situe sous les gouttières au nord du choeur, le dernier se situe le long du mur nord de la nef actuelle avec la présence de fosses aménagées en pierres calcaires pour des tout-petits et de sépultures d'adolescent.
Carreau de pavage utilisé dans une plate-tombe,
orné des armoiries de la famille de Mathan
(Cliché : CRAHAM-INRAP – 2005).
François Caligny Delahaye (ARTeHIS), Cécile Chapelain de Seréville-Niel (CRAHAM), avec Vanessa Brunet (CRAHAM)
Résultats à l'issue de la campagne 2007.
Pour en savoir plus
- Delahaye F.- "L' Eglise Saint-Pierre de Thaon (Calvados) : Etude de l'édifice au xiie siècle", Archéologie Médiévale, t. xxxv, CNRS Editions, 2005, p. 51-71.
- Delahaye F., Niel C., Alduc-Le Bagousse A., Blondiaux J.- "L'église Saint-Pierre de Thaon (Calvados) : Premières approches archéologiques et anthropologiques", dans : La Paroisse en Normandie au Moyen Age : la vie paroissiale, l'église et le cimetière, acte du colloque de Saint-Lô (28-30 novembre 2002) , Archives départementales de la Manche, 2008, p. 332-354.
- Blondiaux J., Alduc-Le Bagousse A., Demondion X., Delahaye F., Niel C.- "Maladie hyperostotique et maladie goutteuse, une diathèse familiale en Normandie : Thaon, Calvados", dans Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, n.s., tome 19, 2007, 1-2, p. 7-20.
- Bilans scientifiques régionaux, DRAC Basse-Normandie : 1998 (p.47-49), 1999 (p. 53-55), 2000, (p. 56-57), 2001 (p. 52-54), 2002 (p.57-58), 2003 (p. 50-52), 2004 (p. 60-62), 2005 (p. 85-87), 2006 (p. 64-66), 2007 (p.58-59), 2008 (p.64-65), 2009 (p.74-75), 2010 (p.85-87), 2011 (p.72-74), 2012 (p.71-72), 2013 (p.71).